Chewing-gum : quels effets sur la santé ?

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Le chewing-gum est l’une confiserie des plus consommées. Quels sont ses effets? Sur les dents par exemple ? Le système digestif? Ou quand on veut arrêter de fumer? Faut-il vraiment privilégier les sans-sucres? Le point avec le Dr Cyril Vidal, chirurgien-dentiste et le Dr Christian Bredin, gastro-entérologue.

Le chewing-gum, aussi appelé « pâte à mâcher » ou « gomme à mâcher » est une gomme à laquelle sont ajoutés des arômes et parfums alimentaires. Elle est destinée à être mâchée et non avalée. Elle se présente tout autant sous forme de dragées que de tablettes.

Composition

La gomme qui sert de base au chewing-gum est un produit complexe à fabriquer : les ingrédients sont dosés avec rigueur pour obtenir des gommes plus ou moins élastiques. Les ingrédients sont malaxés entre une heure et demie et deux heures dans un pétrin ressemble à celui des boulangers. Le malaxage permet de chauffer la gomme pour atteindre une température de 95 °C à 98 °C. L’élastomère utilisé est un copolymère isobutylène-isoprène de qualité alimentaire.

On ajoute à cette base des arômes (eucalyptus, menthol, fraise…), des édulcorants ou du sucre ainsi que divers additifs et auxiliaires de fabrication comme des colorant, de la gélatine, des émulsifiants, des stabilisants, des agents gélifiants, du bicarbonate ou encore de la cire de carnauba.

Les ingrédients et la gomme de base sont ensuite mélangés dans un pétrin pendant 15 à 20 minutes. En fin de malaxage, la pâte atteint une température de 50 °C environ. On verse ensuite la pâte à mâcher à l’intérieur d’une extrudeuse. On en forme ensuite des bandes plus ou moins épaisses ou des dragées qui après refroidissement sont maintenus à une température et une humidité précises pendant 6 à 48 heures. Cette phase est très contrôlée, la qualité des gommes à mâcher en dépend. Les tablettes sont enveloppées dans un emballage en aluminium pour conserver toute leur saveur quant aux dragées, elles sont d’abord recouvertes de sucre durci avant d’être emballées dans de petites boîtes en carton.

Chewing-gum et mauvaise haleine

« Mâcher du chewing gum semble avoir des effets sur la concentration de composés volatiles soufrés, responsables d’une mauvaise haleine, explique le Dr. Vidal Ceci semble d’autant plus vrai quand le chewing gum contient des probiotiques de type Lactobacciles, de l’acétate de zinc et des extraits d’écorce de magnolia, de l’extrait d’eucalyptus et de l’allylisothiocyanate avec du lactate de zinc. »

Chewing-gum pour arrêter de fumer

Les chewing-gums pour arrêter de fumer sont des substituts nicotiniques dont le principe est d’apporter de la nicotine, afin de diminuer les sensations de manque. Petit à petit, le besoin de fumer diminue jusqu’à ne plus se manifester. Comme tous les substituts nicotiniques, ils existent dans différents dosages nicotiniques. Idéalement, il sera préférable de consulter un professionnel de santé (médecin, sage-femme, infirmier, masseur-kinésithérapeute) afin qu’il puisse prescrire le dosage adapté. Dans certains cas, ces substituts peuvent être remboursés par la sécurité sociale.

Ces gommes à mâcher existent en plusieurs goûts (menthe, fruits…). Afin d’être efficaces soient efficaces, elles ne doivent pas être consommées comme des chewing-gums classiques. Elles doivent être sucées pendant quelques minutes, puis mâchées lentement pendant 20 à 30 minutes, en faisant des pauses pendant lesquelles on ne les mâche pas du tout. Si on les mâche trop vite, la salivation est majorée, et des hoquets, des maux de gorge ou des brûlures d’estomac peuvent survenir; de plus, la nicotine avalée avec la salive sera détruite et les gommes n’auront pas l’effet escompté.

Substituts nicotiniques, patchs : liste, prix, effets secondaires

Les substituts nicotiniques peuvent permettre de supporter le manque de nicotine quand on arrête de fumer. Mais pour qu’ils soient efficaces, le fumeur doit suivre une vraie thérapie. Quels sont les différents types de substituts ? Comment les utiliser ?

Fumer avec un chewing-gum : quels effets sur le corps?

Il n’existe aucune donnée sérieuse permettant de se prononcer sur une éventuelle dangerosité à mâcher un chewing-gum (sans nicotine) tout en fumant. Dans le doute, on pourra s’abstenir.

Chewing-gum pour nettoyer ses dents

« Un chewing-gum sans sucre permet, par augmentation du flux salivaire, de protéger les dents contre les caries, conseille le Dr. Vidal. Cela peut-être utile après un repas hors de chez soi. En effet, le chirurgien-dentiste met en garde : « Le chewing gum ne vient pas en remplacement du brossage dentaire et interdentaire. »

Chewing-gum et digestion

Contrairement aux idées reçues, le chewing-gum peut avoir des effets positifs sur le système digestif, en particulier en cas de constipation : « Mâcher du chewing-gum active le péristaltisme intestinal (c’est à dire la faculté qu’ont les muscles intestinaux à se contracter pour permettre le transit), explique le Dr Bredin. Quelques études ont montré un effet bénéfique sur la vitesse de reprise du transit après intervention chirurgicale ou pelvienne. On peut aussi suggérer la consommation de chewing gum en cas de constipation motrice (comme dans l’hypothyroïdie). »

Mâcher un chewing gum peut aider à lutter contre la constipation.

Cependant, le chewing-gum peut aussi avoir des effets délétères et être responsables de troubles digestifs : « Les chewing gums contiennent en général des édulcorants de synthèse, qui permettent de maintenir plus longtemps le goût que le sucre classique. Ils contiennent aussi des conservateurs. Ces produits, tels que le xylitol (E967), le mannitol (E421), le sorbitol (E420), ou l’aspartame (E951) ont tendance à exacerber le risque de symptômes du syndrome de l’intestin irritable, avec ballonnements, flatulences excessives, et même parfois diarrhées. On a aussi tendance à expliquer que les ballonnements excessifs peuvent provenir d’une déglutition excessive de salive, mais cette notion, bien que intuitive, n’est pas réellement prouvée », explique notre interlocuteur.

Chewing-gum, un coupe-faim?

Il n’existe aucune étude montrant que le chewing-gum pouvait avoir un effet coupe-faim, toutefois, mâcher un chewing-gum peut constituer un dérivatif à la sensation de faim ou faire passer une envie irrépressible de manger.

Chewing-gum sans sucre : meilleur ou pas pour la santé?

Les édulcorants de synthèse ou de masse peuvent être une aide dans la mesure où le pouvoir sucrant est plus élevé, que les calories sont diminuées et que l’effet sur la glycémie est modéré ou nul – ce qui est intéressant, par exemple pour les diabétiques. Cependant, ils peuvent avoir des effets indésirables comme des troubles gastro-intestinaux et alimentent les envies de sucre.

Mâcher du chewing-gum ne remplace pas un brossage ni l’utilisation du fil dentaire.

Et du côté de la santé orale ? « Mâcher du chewing-gum sans sucre peut avoir des effets bénéfiques pour la santé orale, en permettant une diminution de la déminéralisation de l’émail, en diminuant l’incidence des caries, en neutralisant l’acidité de la plaque dentaire, en réduisant la plaque dentaire, explique le Dr. Vidal. Cela permet de surcroît de lutter contre la sécheresse de la bouche (alias xérostomie). Ces qualités sont liées principalement à l’augmentation du flux de salive, et nécessitent une certaine régularité : mâcher 3 fois par jour, pendant 20 minutes, après les repas.

Ces qualités du chewing-gum sont particulièrement effectives avec la présence de fluorides ou de xylitol dans le chewing-gum. » Attention, mâcher du chewing-gum ne se substitue pas au brossage dentaire ni à l’utilisation du fil dentaire.

Peut-on en donner aux enfants?

Les chewing-gums ne sont pas déconseillés aux enfants à conditions d’être consommés avec modération, qu’ils contiennent du sucre ou non. En effet, les enfants sont plus sujets aux troubles gastro-intestinaux causés par les édulcorants contenus dans les chewing-gums sans sucre que les adultes.

Il existe des cas où les chewing-gums sont même recommandés aux enfants, comme vecteur pour la prise de médicaments (fluor, xylitol, bien sûr, mais aussi les prémédications anesthésiques par exemple). Et mâcher, des chewing-gum est en revanche proposé après appendicectomie pour recouvrer les fonctions digestives intestinales plus rapidement.

Quand les éviter?

Il est recommandé d’éviter les chewing gums lorsque l’on souffre de troubles gastro-intestinaux tels que du reflux ou de l’aérophagie. Il convient aussi de les éviter en cas de paralysie faciale et toute autre affection où une mastication importante est déconseillée.

Les avaler, quelles conséquences?

Contrairement à la légende urbaine, il n’y a aucune conséquence de les avaler. Avec les sucs digestifs et la chaleur corporelle, il va se fragmenter et être évacué dans les selles. « En même temps, il me paraît raisonnable de déconseiller d’avaler systématiquement ses chewing-gums. »précise le Dr. Bredin.

Merci aux docteurs Cyril Vidal, chirurgien-dentiste et Christian Bredin, gastroentérologue.

Amine
Aminehttp://www.aromtic.com
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